jeudi 19 avril 2018

RETRATO


Cómo se acompasa la nada al sonido de sílex de tus pasos que se alejan
incendiando la estopa de los ojos bovinos de los que no te comprenden
porque eres alta y libre y púrpura si lo quisieras,
o teclas negras,
o cántaro de barro:
cualquier cosa para mostrar sin esforzarte
que tus caderas descerrajan las miradas de las viejas en los miradores
y la mía, que se queda herida porque no te convence de nada  
después de haberte amado una vez más como un primerizo.

 

mardi 17 avril 2018

NOTES DE LECTURE (II)

JEAN HOURLIER, DANS LE BOIS DES ABSENTS (Ed.du Petit Pavé 2012)

-Nature hostile, mais considérée aussi comme un point de lutte.
-Le corps, le charnel comme un réfuge fragile.
-Une grande musicalité pour exprimer un combat tellurique qu'on sait, peut-être, perdu d'avance.
-L'essence des choses est douloureuse, mais la parole poétique cherche, discrète souvent, comme une incantation parfois, la vérité, même au delà de l'horizon.
-Quelle vérité d'ailleurs?
-La force surgit de la tension entre un univers que les images poétiques essayent de rendre harmonieux et un sentiment sous-jacent de chaos et de désunion.
Jean Hourlier - Dans les bois des absents.

lundi 16 avril 2018

NOTES DE LECTURE (I)

CATHERINE ANDRIEU - CE MONDE M'ETONNE (Rafael de Surtis, 2017)

-Un être déchiré. Perdu d'emblée dans le monde.
-Issue: la métamorphose. Ou la vie elle même, "nécessaire et urgente": besoin animal de l'ici et du maintenant.
-Dialectique donc entre ne pas savoir être et le vouloir, dans la douleur de l'incompréhension du monde et la passion de l'étonnement.
-Métamorphoses? devenir objet (sexuel). Etre utilisé(e), est-ce la seule raison pour avoir l'impression d'être utile?
-Pas de codes. On ne juge pas.
-Inadapté(e) au monde et à ses règles, qui contredisent en permanence l'envie d'être et nous donnent la sensation de ne rien savoir.
-Métamorphoses. Ou miroirs?
-Le rire comme un exutoire car être, c'est être brisé. Ou briser, arracher. Rire pour se montrer et montrer son incompréhension devant la réalité voulue par les autres..
-Vivre en soi, pour soi: une folie? En réalité, une recherche de soi, une quête, justement, de la façon de s'arracher devant l'incongruité du monde.
Résultat de recherche d'images pour "catherine andrieu ce monde m'étonne"

dimanche 15 avril 2018

ES VERANO HASTA QUE DESPIERTO

(Poema publicado en la revista FABULA n°41, Otoño-invierno de 2017)

A veces como plantas enraizadas en el útero de las nubes
y sueño con lugares que nunca he visitado.
Bruselas me desconoce y las torres grises que crecen en la hierba
son marañas de lenguas que la sequía aguarda.
A veces como gotas en el cansancio cambiante de las nubes.
Hay ciudades de Holanda que imagino de barro
y de juncos azules
y los ramos que los niños tejen aguardan el rocío
para mantener la lucha.
A veces como carnes de nubes
que raspan los atardeceres con un ruido de guijarros.
El desierto de Túnez es un lienzo que contemplo
en una enciclopedia de relojes sin tiempo
y en las calles donde se abren mis quimeras
deshilacho alfombras y adoquines
admirando los viajes invernales de las cigüeñas.
Descuartizo a veces las nubes con los dientes
para esparcir los jirones en las almohadas de los lagos.
En Berlín amarillean las fachadas a las tres de la mañana
y en el primer frío de agosto
las espaldas son sólo un mapa de vértebras
que las manos de un futuro frágil descifran.
Por fin con las primeras luces respiro nubes
y olvido entonces cada ruta
inscribiendo en un cuaderno basto las sombras de los muros
que comienzan ya a insinuarse en la mañana.

vendredi 13 avril 2018

jeudi 12 avril 2018

DE CUENCA

Algunos poemas del enorme Luis Alberto de Cuenca, que traduje hace tiempo con mi amigo Marceau Vasseur.
Y un emotivo recuerdo a los amigos de La ex-Galla Ciencia
http://traducciones.lagallaciencia.com/2017/03/luis-alberto-de-cuenca.html#more

SUEÑO DEL MATRIMONIO PERNICIOSO

Te habías levantado de la cama.
Tu silueta se erguía ante la puerta
de nuestro dormitorio, desafiando
la envoltura del tibio camisón.
Te miré con los ojos entreabiertos,
consciente de tu cuerpo en la penumbra
de mi último sueño, donde había
paraguas convertidos en murciélagos
que agitaban sus alas membranosas
en la cúpula de un templo barroco
donde se celebraba aquella boda
que quisiera olvidar. Y te miraba
a escondidas, fingiendo que dormía,
mientras tú proseguías tu camino
rumbo a una ducha y un café cargado,
sin reparar en mí. Pensé que todo
lo que podía hacer era volver
a dormirme, a soñar con mis paraguas
metamorfoseados en murciélagos
que batían sus alas membranosas
en el templo barroco de mis males,
donde todo nació y todo murió.

Madrid, 18 y 31 de julio de 2015



RÊVE DU MARIAGE PERNICIEUX

Tu étais sortie du lit.
Ta silhouette se dressait devant la porte
de notre chambre, défiant
l’enveloppe de la tiède chemise de nuit.
Je t’ai regardée les yeux entrouverts,
conscient de ton corps dans la pénombre
de mon dernier rêve, où il y avait
des parapluies transformés en chauve-souris
qui agitaient leurs ailes membraneuses
sur la coupole d’un temple baroque
où l’on célébrait cette noce
que je voudrais oublier. Et je te regardais
en cachette, feignant de dormir,
pendant que tu suivais ta route
vers la douche et un café bien serré,
sans me prêter attention. J’ai pensé que tout
ce que je pouvais faire était  de me rendormir,
de rêver de mes parapluies
métamorphosés en chauve-souris
qui battaient leurs ailes membraneuses
dans le temple baroque de mes maux,
où tout était né et était mort.

Madrid, 18 et 31 juillet 2015


VARIACIÓN SOBRE UN TEMA DE CATULO

Muramos juntos, Lesbia mía, amémonos
como fieras en celo hasta el final,
sin dar tregua al deseo. Consumamos
nuestros cuerpos ajados en la hoguera
de nuestras obsesiones favoritas,
como herejes relapsos que persisten
en su error de quererse para siempre.
Y, después, suicidémonos, siguiendo
el ejemplo de Heinrich y de Henriette,
o el de Lotte y Stefan, para que
nadie pueda decir que nuestro amor,
como el de tanta gente, fue fugaz,
y para que el flâneur de cementerios
pueda leer, inscrito en nuestra tumba,
el siguiente mensaje: «Ahí os quedáis.
Nuestra es la eternidad».

Madrid, 31 de julio de 2015


VARIATION SUR UN THEME DE CATULLE

Mourons ensemble, ma Lesbie, aimons-nous
comme des fauves en chaleur jusqu’à la fin,
sans donner trêve au désir. Consumons
nos corps flétris dans le bûcher
de nos obsessions favorites,
comme des hérétiques relaps qui persistent
dans leur erreur de s’aimer pour toujours.
Et, après, suicidons-nous, en suivant
l’exemple d’Heinrich et d’Henriette,
ou celui de Lotte et de Stefan, pour que
personne ne puisse dire que notre amour,
comme celui de tant de gens, fut fugace,
et pour que le flâneur de cimetières
puisse lire, inscrit sur notre tombe,
le message suivant : « Restez-y.
L’éternité est à nous ».

Madrid, 31 juillet 2015



VARIACIÓN SOBRE OTRO TEMA DE CATULO

Me preguntas, Carmilla, cuántos besos
tuyos me saciarían esta noche
de la razón en que las criaturas
lovecraftianas han tomado el mando
y no se mueve nadie sin permiso.
Y te respondo que con uno solo
con dientes (no con lengua) que horadase
mi yugular tendría suficiente.
No quiero seguir vivo en este mundo,
donde no hay más que monstruos iletrados
que han prohibido los mitos y los héroes.

Madrid, 31 de julio de 2015

VARIATION SUR UN AUTRE THEME DE CATULLE

Tu me demandes, Carmille, combien de tes baisers
me rassasieraient cette nuit
de la raison où les créatures
lovecraftiennes ont pris les commandes
et personne ne bouge sans permission.
Et je te réponds qu’un seul
avec les dents (pas avec la langue) qui percerait
ma jugulaire serait suffisant.
Je ne veux pas continuer à vivre dans ce monde,
où il n’y a que des monstres illettrés
qui ont interdit les mythes et les héros.

Madrid, 31 juillet 2015



VARIACIÓN SOBRE UN TEMA DE ALCMÁN

Duermen las cordilleras, las cumbres y los valles,
y el bosque y cuantos viven en él, ya sean plantas
o animales, y duermen los peces en los ríos
y en los océanos, y duermen en la selva
las fieras, y las aves de largas alas duermen
en sus nidos, y duermen las abejas en las
colmenas, y las rosas duermen en los jardines.
No comprendo por qué, si toda criatura
duerme en este hemisferio tan apaciblemente,
tengo que ser el único que no puede dormir,
ni con pastillas, hoy, mañana ni pasado
por culpa del terror que atenaza mi espíritu.
A este paso, me temo que solo cuando esté
muerto podré dormir tranquilo y sin angustia.

Madrid, 7 de agosto de 2015



VARIATION SUR UN THEME D’ALCMAN

Dorment les cordillères, les sommets et les vallées,
et la forêt et ceux qui y vivent, que ce soit des plantes
ou des animaux, et dorment les poissons dans les rivières
et dans les océans, et dorment dans la jungle
les fauves, et les oiseaux aux longues ailes dorment
dans leurs nids, et dorment les abeilles dans les
ruches, et les roses dorment dans les jardins.
Je ne comprends pas pourquoi, si toute créature
dort dans cet hémisphère si paisiblement,
je dois être le seul qui ne peut pas dormir,
même pas avec des pilules, ni aujourd’hui, ni demain, ni après
à cause de la terreur qui tenaille mon esprit.
A ce train-là, je crains que seulement quand je serai
mort je pourrai dormir tranquille et sans angoisse.

Madrid, 7 août 2015


VARIACIÓN SOBRE UN TEMA DE SAFO

No sé qué hacer. Mi sentimiento es triple.
Se reparte entre el miedo y el espanto
—que vienen a ser uno—, la ansiedad y la angustia
—que cuentan como una— y el amor y el deseo
—haz y envés de una misma cosa—. ¡Cómo quisiera
que fuese más sencillo mi sentimiento, sin
tanta maldita mezcla, puro, simple, desnudo,
amor solo, fusión con todo lo creado,
y no desear nada que no fuese inocente,
cándido, ingenuo, humilde, pródigo, generoso!

Madrid, 7 de agosto de 2015


VARIATION SUR UN THEME DE SAPHO

Je ne sais pas quoi faire. Mon sentiment est triple.
Il se partage entre la peur et l’épouvante
-du pareil au même-, l’anxiété et l’angoisse
-envers et endroit d’une même chose-. Comme je voudrais
que mon sentiment fût plus simple, sans
tout ce sacré mélange, pur, simple, nu,
amour seulement, fusion avec toute la création,
et ne rien désirer qui ne fût innocent,
candide, ingénu, humble, prodigue, généreux !

Madrid, 7 août 2015


DINOSAURIOS FOR EVER

Y digo yo, ¿tenían alma los dinosaurios?
A Dios omnipotente, ¿se le ocurrió crear
un edén para ellos? ¿Quiénes fueron los buenos
en aquella película? ¿Los que solo comían
plantas o los carnívoros? ¿Los que ramoneaban
helechos a mansalva o quienes, en el bosque
perenne del Jurásico, perseguían herbívoros
para saciar su sed infinita de sangre?
Todos, sin excepción, como reyes del mundo
que fueron, se merecen un Más Allá de selvas
perpetuas, y de sueños a la orilla del mar
de Tetis, y de duelos a la luz de una luna
que brille para siempre: Dios no puede negárselo.
Para dormir tranquilo los años o los meses
o los días, quién sabe, que me quedan, me gusta
creer que aquellos monstruos de mínimo cerebro
y máximo tamaño gozan de un paraíso
donde vivir eternamente, aunque solo sea
por la fascinación que ejercieron en Bradbury
o que ejercen en mí, y para que los años
en que fueron los amos -ciento sesenta y cinco
millones, más o menos- no hayan pasado en balde.
Al fin y al cabo, el plan de Dios los tuvo en cuenta
como privilegiado jalón en el camino
que conduce hasta el hombre, y ni puede ni debe
dejar que se disuelvan en un olvido eterno.
Al menos mientras vivan en nuestras fantasías
y acribillen de imágenes terribles y entrañables
nuestra imaginación.
                           
Narbonne, 12 de agosto de 2015


DINOSAURES FOR EVER

Et moi je dis, les dinosaures avaient-il une âme ?
Dieu tout puissant a-t-il eu l’idée de créer
un éden pour eux ? Qui étaient les gentils
dans ce film ? Ceux qui ne mangeaient
que des plantes ou les carnivores ? Ceux qui broutaient
des fougères à la pelle ou ceux qui, dans la forêt
pérenne du Jurassique poursuivaient des herbivores
pour satisfaire leur soif infinie de sang ?
Tous, sans exception, comme les rois du monde
qu’ils furent, méritent un Au-Delà de jungles
perpétuelles, et de rêves au bord de la mer
de Thétis, et de duels à la lueur d’une lune
qui brillera pour toujours : Dieu ne peut pas leur refuser.
Pour dormir tranquille les années ou les mois
ou les jours, qui sait, qui me restent, j’aime
croire que ces monstres au cerveau minimal
et de taille maximale jouissent d’un paradis
où vivre éternellement, même si ce n’est
que par la fascination qu’ils exercèrent sur Bradbury
ou qu’ils exercent sur moi, et pour que les années
où ils furent les maîtres –cent soixante cinq
millions, plus ou moins- ne se soient pas passées en vain.
En définitive, le plan de Dieu les prit en compte
comme jalon privilégié dans le chemin
qui conduit jusqu’à l’homme, et il ne peut ni ne doit
les laisser se dissoudre dans un oubli éternel.
Au moins tant qu’ils vivront dans nos fantaisies
et qu’ils cribleront d’images terribles et touchantes
notre imagination.

Narbonne, 12 août 2015


LOS GATOS VENGADORES

Cinco gatos y tres maridos
a tus espaldas: un buen historial.
Los gatos daban miedo. Los maridos,
dinero. No eran mala conjunción.
El amor lo volcabas por completo
en las cinco peludas criaturas
que esparcían por las habitaciones
de tu mansión déco de varias plantas
su silencio, felino y misterioso,
y afilaban sus uñas en los muebles
antiguos y en tu cuerpo ya marchito,
que lucía arañazos por doquier.
Pero no te importaba, porque aquellos
feroces animales lo eran todo
en tu vida, tu asilo, tu refugio
frente a las inclemencias de la edad.
Veías, quizá, en ellos una excusa
para saldar las deudas con tu ruin
trayectoria amorosa, desprovista
del más mínimo rasgo de elegancia,
rebosante de vacuo narcisismo.
Aspirabas, tal vez, a redimirte
en ellos, en sus uñas justicieras,
de tanta crueldad como sembraste
en el terreno de los sentimientos
y que ahora se volvía contra ti.

Narbonne, 13 de agosto de 2015


LES CHATS VENGEURS

Cinq chats à la maison et trois maris
sur le dos : une bonne feuille de services.
Les chats donnaient des frissons. Les maris,
de l’argent. Ce n’était pas une mauvaise conjonction.
Tu projetais complètement ton amour
sur les cinq créatures poilues
qui éparpillaient dans les chambres
de ta demeure déco de plusieurs étages
leur silence, félin et mystérieux,
et aiguisaient leurs ongles sur les meubles
anciens et sur ton corps déjà fané,
qui exhibait partout des griffures.
Mais tu t’en fichais, parce que ces
féroces animaux étaient tout
dans ta vie, ton asile, ton refuge
face aux inclémences de l’âge.
Tu y voyais peut être une excuse
pour solder les dettes de ton abjecte
trajectoire amoureuse, dépourvue
du plus petit caractère d’élégance,
débordante de vide narcissisme.
Tu aspirais, peut-être, à te racheter
en eux, en leurs ongles justiciers,
de tant de cruauté que tu avais semée
dans le terrain des sentiments
et qui maintenant se retournait contre toi.


Narbonne, août 2015 


mercredi 11 avril 2018

INFANCIA EN MACONDO


Publicado en La Piraña - México






El futuro será corto
y no durará como quisiéramos que dure.
Ramiro Oviedo, Los poemas del coronel Aureliano Buendía





Algunos niños sueñan con que sus padres les lleven a conocer el hielo.
En su aparente inocencia no piensan en pelotones de fusilamiento.
Pero esperan año tras año a un incorrupto Melquíades
y se pasan las horas arrastrando lingotes de hierro por los parques
para atraer los juguetes de los vecinos y extirparles los sueños.
Otras veces utilizan lupas gigantescas
que utilizan de noche para quemar las arañas de sus pesadillas
y volver a creer por la mañana que la tierra es redonda como una naranja
a pesar de las noticias que llegan a casa con un tono de mordedura.
Llevan su laboratorio de alquimia a cuestas y quieren
construir piedras filosofales que lo transformen todo en trenzas.
Buscan el mar durante meses, encuentran oleajes en las mesetas
donde todos ven ocres y los árboles enseñan mal la paciencia
y ven tempestades que atraviesan las sierras sin dejar cicatrices.
Sin mapas, hallan galeones cubiertos de un musgo
que después cosechan para rellenar almohadas
que impidan conciliar el futuro de los que duermen.
El hielo es el diamante más grande del mundo
porque lo dicen sus padres y en su mundo no existen cuentos sino juramentos
y las palabras ajenas son siempre aguaceros de gotas huecas.
De algún modo saben beber en las miradas y son capaces
de fundar mil Macondos nuevos cada día,
de escapar de sus casas con un pañuelo rojo en la cabeza,
organizar una guerra que no comprenderemos
y volver siempre un minuto antes de que la cena esté servida.
Pueden refugiarse sin resquemores en la soledad de una fotografía
con cuyas sombras crean peces dorados, o se pasan las horas
moldeando notas que no son blancas ni negras ni tienen rabo de lagartija.
Bromean cuando dicen que comen tierra húmeda y le dan nombres nuevos
a un mundo en el que los daguerrotipos sobre la existencia de Dios les traen sin cuidado.
A veces se empeñan en querer dibujarte círculos de yodo en el pecho
para después tirotearte  con fusiles de madera,
o les gusta escuchar poemas porque no los comprenden;
con ellos reivindican danzas y combaten los diluvios
y los repiten, los aprenden y sonríen
cuando sus mayores les dicen, para explicárselos,
que en una vida feliz
no ha pasado, ni está pasando ni pasará nunca nada
y que hallar paraísos de soledad compartida es el objetivo.
Aprenden rápido a repasar los pergaminos y encuentran
hábilmente
el antídoto
contra las mordeduras de los cangrejos y las hormigas carniceras
y poco les importa que en derredor se construyan ciudades de espejismos.
Como está estipulado, serán estirpes condenadas
que ignoran a los coroneles o a los corregidores:
son libres para oler a muerte o pasear sacos llenos de huesos
porque todo es vano y utópico: algo muy lógico en la infancia.
Nosotros los miramos pasar sin darnos cuenta,
mostrándoles nuestros dientes y toda nuestra condescendencia de adultos
dándoles  a todos nombres que ignoramos pero que nos parecen dulces
o les ponemos esdrújulas a sus risas mientras pensamos
que la magia vale poco y que todas estas quimeras
esta utopía fundacional y caribeña
debería extinguirse como se merece.
Y poco a poco
olvidaremos una tras otra sus palabras
y así
la peste del insomnio
nos irá mordiendo las entrañas.
Para contrarrestar ficciones,
nada como una cuchara,
una taza en el fregadero,
unas burbujas,
el olvido inmediato del café.

mardi 10 avril 2018

Tranquilidad de intersticios.
Y sobre las formas
la paciencia del azul
coronando el olvidado
ritmo de los canteros.

POETICA


La poesía es irrepetible porque es la esencia del lenguaje. Los versos, cuando son buenos, son entidades en sí mismos, y en ese sentido, como los seres vivos, no pueden sino ser únicos. Ante el argumento de que la poesía ya lo ha dicho todo, se puede contestar que cuando pensemos que el lenguaje ya no da más de sí, estaremos condenados. Me refiero, entre otras cosas, a que cuando somos dueños de las palabras, nos protegemos contra las manipulaciones que en estos tiempos parecen multiplicarse. Ser los guardianes del lenguaje es una misión que nos responsabiliza y nos da cuerpo: escribir versos es, me parece, cumplir con esa tarea de preservación y de enriquecimiento de lo que nos identifica como personas: las palabras. 
 
Por eso, precisamente, un buen poema ha de ser único. Un presupuesto que se puede aplicar sin duda a cualquier obra de arte, de la que podemos medir la calidad aplicando el baremo de la originalidad y de la osadía. Pero en lo que a mí respecta, intento encumbrar la poesía porque es una manera de hacer respirar a la lengua que utilizamos cotidianamente y a la que, en muchas ocasiones, no sabemos respetar como se merece. Escribir versos es respetar el lenguaje, explorarlo una y otra vez, jugar a establecer un curioso equilibrio entre la evocación y la oscuridad. Porque esos son los límites del arte poético.
Un poema es el antónimo del lenguaje descriptivo. Me refiero a que si todo lo que consigue un poeta es hacer la autopsia de la realidad para ofrecernos de ella un informe aséptico, estamos muy lejos del objetivo de un verso. Una simple descripción, por difícil que sea, no sirve de nada –y sobre todo, nada tiene de poética- si no despierta en nosotros el asombro. El lenguaje es una herramienta sutil, y no explorar sus posibilidades es un delito que conduce al aburrimiento y que siempre termina empobreciéndonos. Un poema no puede solamente describir, pues: debe impresionarnos,  molestarnos, hacer que indaguemos en nuestras convicciones y que nos preguntemos hasta dónde puede llegar una palabra. Es en esa fascinación donde reside la esencia del lenguaje poético.
Por otra parte, la responsabilidad del poeta debe hacerle explorar una y otra vez los límites de las connotaciones y las fronteras de las metáforas, para no caer en un hermetismo que no puede ser nunca un fin en sí mismo. A mí no me interesa comprenderlo todo en un poema, porque ni siquiera sé lo que significa comprender la realidad. Lo que me interesa –tanto en la poesía como en cualquier otro tipo de arte, y por ende en la existencia- es la sorpresa perpetua, la creación en cada palabra, puesto que ποίησις significa “crear” y en ese sentido me parece que hacer versos es precisamente el arte verbal más creativo que existe. 
 
Si, como decía, el verso es una entidad en sí misma, debemos también tener muy en cuenta que pasar a la línea siguiente no es un capricho: el ritmo que concedemos a un poema es un elemento fundamental que provoca la tensión y la distensión de lo que uno cuenta. No hay nada peor que tener la impresión de que el poeta hubiera podido decir lo mismo en prosa. Por supuesto, la libertad de versificar es infinita, pero lo que nos diferencia de los prosistas es que ese simple avanzar en la página es prácticamente una justificación de nuestra vida: hemos de ennoblecer cada verso, darle un significado lleno y provocar en el lector una reflexión perpetua.
Así, dándole a las palabras el valor que merecen, es como hacemos de la poesía una experiencia irrepetible. En ese vértigo de los vocablos, de sus combinaciones sonoras, semánticas, simbólicas, es donde reside el privilegio y la responsabilidad de la creación. A mí, sea como sea, escribir y leer poesía me hace -espero- mejor hombre, porque intento santificar el lenguaje contra cualquier utilización manida o capciosa que lo desvirtúe y lo debilite. Porque en cada estilo poético, siempre y cuando obedezca a unas mínimas reglas de calidad y de frescura, me siento más libre y más consciente de la fuerza de las palabras, que debemos preservar como oro en paño

samedi 7 avril 2018

Cinco poetas franceses que he traducido y podéis descubrir en mi sección de traducciones en La Piraña.
https://piranhamx.club/index.php/le-piranha-transoceanique

Así los presento


ANGUSTIA Y RABIA DE LA PALABRA. CINCO AUTORES FRANCESES

Cinco autores franceses se inscriben en nuestra Piraña transoceánica aportando preguntas sobre la rabia que encierra el lenguaje y sobre el misterio de los silencios. Catherine Andrieu, Laurence Bouvet, Eric Dubois, Jean Hourlier y Paul Sanda respondieron a nuestra invitación en la que la única condición consistía en huir de los senderos trillados de la poesía convencional, evitando a cualquier precio los versos “à l'eau de rose”.

No dudamos en que los cinco autores propuestos superan con creces nuestras exigencias, ahondando de maneras diversas en la búsqueda de un modo de expresión lleno de intensidad. Por ejemplo, los poemas escogidos del libro “Comme si dormir” de Laurence Bouvet parten de un tema clásico, el de la pérdida de un ser querido -en este caso su madre-, pero el hallazgo consiste en aportar un lenguaje que se inspira léxica, semántica y sintácticamente en el mundo infantil pero que se hace muy personal para expresar mejor el desgarro, evitando en cada verso la tentación de caer en elpathos fácil.

He perdido a mamá cuenta hasta tres
Un martillo aplasta mil abejas en mi frente los años
Toda la vida por siempre tenía una madre -ya no-
Pues tengo cinco años
Jesusito           ¡como se muera te mato!

Por su parte, el texto de Catherine Andrieu aporta una sensualidad intensa y cruda con ecos simbolistas y surrealistas, pero apoyándose (como en el poema expuesto el mes pasado en la Piraña) en una realidad concreta a la que la poeta se acerca sin miedo. Al mismo tiempo, el recurso frecuente a las frases cortas en algunos de sus poemas es una manera de cuidar y destilar el lenguaje para alcanzar una intensidad de significado total, creando una simbiosis de fuerza y concisión.

“Mi amor por ti es más ardiente que el sol que irradia en mi vientre. El fuego... Correr, zorro fantasma, de alucinación en alucinación. No conozco ningún remedio a la Angustia, planta acuática Carnívora...”

Esta definición nos sirve para hablar de Eric Dubois; si su estilo conciso se aleja en general del de Catherine Andrieu, lo que tienen en común estos dos autores es su compromiso con el mensaje poético. Dubois propone una obra homogénea en la que, retomando mis palabras de un artículo aparecido en la revista española La Galla Ciencia, “reivindica sin cesar el papel indispensable de la poesía en nuestra sociedad y aspira a hacernos comprender la importancia de esencializar el valor de la palabra. Precisamente, el lenguaje, las palabras, las frases, constituyen una temática recurrente de su obra, en la que son presentados como elementos constitutivos del ser pero siempre dentro de una fragilidad patente a la que a veces no sabemos plantar cara: todo se derrumba si el mensaje no tiene repercusión alguna”.

“Escribir es tutearle a la muerte
Decir lo imposible
Escribir o morir
Dejamos la palabra como herencia.”

Paul Sanda, por su parte, es un autor lleno de misterio, con una voz claramente apegada al esoterismo y al surrealismo, en el que descubre incesantes evocaciones del ser deseado y de los paisajes que le rodean, especialmente marino e insular. La forma barroca ysalvaje de sus textos, rehuye el silencio y no calla ningún sentimiento, haciendo de su poesía un deleite carnal.

desvestirse – retroceder lentamente – ser tapizado de colgaduras
en el esplendor, & el olor de la marea del aire
sobre el cuerpo exangüe: mi dolor contra el suyo
decir que soy sin color (carne y sangre, sin embargo)

En cuanto a Jean Hourlier, su lirismo preciso, nunca excesivo, es una interrogación sobre el sentido de la vida y del lenguaje. Es un poeta que también es plenamente consciente de los límites del verbo y que consigue traducir la frágil relación de las palabras -por supuesto indispensables- con los seres y las cosas, que las necesitan para no desvanecerse.

“ Y tú esperas -
el rudo refinamiento de los meteoros,
el verbo oscuro perforado por el verbo irradiado,
frente a este pozo vertiginoso donde se disuelven las voces amadas. “

Las palabras de Pierre Grouix para hablar de Paul Sanda pueden servir para concluir y hallar un punto común entre las obras presentadas: van a leer ustedes una poesía “que sufre, y que hace daño”. Proponemos pues cinco ácidas reflexiones sobre el papel del poeta. Cinco escritores, pero en ningún caso cinco demiurgos; seres conscientes de que la voz pética es indispensable pero sobre todo friable. Cinco autores atrapados entre la rabia y la angustia que procura el saber que el lenguaje es al mismo tiempo un arma y una alambrada, un instrumento para medir nuestra relación con el cosmos y un límite que tal vez no nos permita sino contemplar nuestra propia sangre sin esperar hallar respuestas al final de un verso. 


mercredi 4 avril 2018

MES POEMES EN FRANCAIS
DANS LA REVUE



LA CLARTE


La clarté consiste parfois à dire ses quatre vérités au monde sans éclaboussures de jade.
J’aimerais faire partie de ceux qui savent renoncer aux métaphores
pour mieux nous fouetter
parler de la peur qui étend ses racines parmi nous
sans avoir besoin d’échafauder une équation maladroite
dire que la paresse nous gagne et que notre révolte est doucement endormie
lovée entre nos quatre coussins Ikea.
Mais parfois j’ai aussi envie de dire
le métal fondu de notre égoïsme nous scelle les paupières
et nous éviscère avec une certaine complaisance de notre part.
Pendant que nos enfants comprennent
que nous pensons que ce monde est une dune infranchissable
et nous montrent à travers leurs angoisses l’immobilisme qui nous habille et qui nous coiffe,
nos nouveaux prophètes nous répètent la même cantilène
et nous rendent coupables de leur propre impuissance.
Et cachés sous la couette nous les contemplons
dans notre abri antiatomique de coton et d’air.
On remarque aussi, toujours dans un besoin de clarté,
que les peurs de nos enfants, leur rage, est notre meilleur prétexte pour passer notre tour.
Mais je ne sais pas le dire ainsi.
Je préfère
les touches élimées du piano auscultent les mains d’un musicien trop stressé pour être honnête :
le concert est un désastre
ou encore
à foison les foules boivent leur thé brûlant sur les fondations d’un vaisseau écartelé
© Miguel Angel Real - DR
© Miguel Angel Real - DR
***

VOUS ME LE COPIEREZ CINQUANTE FOIS…


Je suis près de toi
Je suis prés de toi
Je suis preux de toi
Je suis proue de toi
Je suis pieux de toi
Je suis poreux parfois
Je suis prêt de toi
Je suis prompt de toi
Je soupirais de toi
10 Je soupe près de toi
Je sourds près de toi
Je suivrai tout de toi
Je suivre toi
Je suis ivre de toi
Suie de toi
Feu fou de toi
Je me perds de toi
Je suis près de toi je disais
Je suis après toi
20 Parfois je suis âpre de toi
Je suis prié de toi
Je suis pris de toi
Je suis peu ou prou toi
Je suis prompt de toi
Je suis promis de toi
Je suis prolixe de toi
Je suis projet de toi
Mais il faut le réécrire je suis près de toi
Je suis prêche de toi
30 Précisément
Je suis précoce de toi
Je suis prime de toi
Je suis prisé de toi
Je suis épris bien sûr
Je suis épi de toi
Je supplie de toi
Je soupire de toi
Jeux de toi
J’ai appris de toi
40 J’ai surpris de toi
J’ai pris de toi
J’ai précis de toi
Je précise de toi
Je prémisse de toi
Je prémices de toi
Je prône de toi
Je prime de toi
Je suis près prêt
Près preux proue
50 Je suis toi

© Miguel Angel Real - DR
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CONTRE LES CARAPACES
Les paroles sont lumière
Invariablement
Elles transpercent
Les crépuscules

© Miguel Angel Real - DR
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LIGNES
Envie d'été
D'effacer des routes
Déjà tracées

© Miguel Angel Real - DR
© Miguel Angel Real - DR
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48e Rue
La nuit
Le bal
Discipliné
Des ombres
Impossibles


(Photo courtoisie F.R.)
(Photo courtoisie F.R.)
***

Brooklyn Bridge
Le vent glacial
N'effraye pas
Un noir courbé
Qui semble chanter
Seul
Sous ta harpe inutile.
(Photo courtoisie F.R.)
(Photo courtoisie F.R.)
***

ORAGES

après le vent
je me plie devant
le hasard des perpendiculaires
les angles sans hommages
les textures nouvelles
les nouveaux chemins que je dois parcourir
c'est ainsi


© Miguel Angel Real - DR
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A NOUVEAU
On retrouve des couleurs
Qui vont bien finir par nous convaincre
Qu'à nouveau nous avons réussi
A laisser l'hiver derrière nous

© Miguel Angel Real - DR
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SANS FILTRE
Derrière la fenêtre
Il y a des jours
Où rien
N’est invraisemblable.

© Miguel Angel Real - DR
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ETRE TROMPÉ

J’ai attendu les épis, les miroirs,
et les rails se sont brisés sous le poids de lumières médiocres.
J’ai attendu les paroles pleines
et je n’ai trouvé
que des papiers tachés
des fragments muets de moi même
épars
écrasés
sur un mur antique aux bas reliefs perdus.
Une jungle incongrue
étouffe les soirées où la peur nous prend
la peur de nous prendre pour un autre
la peur qu’on nous prenne pour des bribes
d’homme.
Qui sait quel est le cap à suivre
pour réunir tous ces cumulus déchirés
et défendre les paroles.
De quel côté de la balance
nos lettres deviendront le lest
indispensable.
La lumière du verbe
n’est pas celle qu’on croit.

© Miguel Angel Real - DR
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Reseña de DESVESTIR EL CUERPO, de Jesús Cárdenas

 Jesús Cárdenas, Desvestir el cuerpo, Lastura 2023 ¿Qué son las palabras ? ¿Y si no dan más de sí ? Estas inquietudes, propias de un escri...