vendredi 29 mai 2020

LECCIONES DE LA ESPERA

Uno de mis poemas publicado hoy en Letralia.
Este texto forma parte de la antología publicada por Letralia el 20 de mayo de 2020 en su 24º aniversario

“Palabras que son flores que son frutos que son actos”.
Octavio Paz
Pensé componer himnos a la luz,
al tropismo que surge con los brotes :
volvía, tras el invierno, el tacto.
Pero el tiempo se ha roto, y en mi pluma
solo hay tinta perdida : un despojo de días.
Se aglutinan en las mañanas
todas las variaciones sobre el silencio
que van —nos dicen— hacia un mundo que se abre.
Pero no se puede pensar en algo
que existe sólo más allá del horizonte.
Sin embargo, hoy más que nunca
hay que obstinarse :
los vocablos son tesón y germen,
la palabra que acechamos es verano,
cada voz un viaje si tenemos la fuerza de la espera.
La solidez del lenguaje es nuestro salvoconducto.

Lecciones de la espera, por Miguel Ángel Real
Quiero creer
que tras los incendios pervivirá la poesía
convirtiendo el murmullo de las brasas
en un redoble perdurable,
porque el verso rechaza sin descanso
la muerte entre las llamas.


Para que los días comiencen a ser nuestros
recrearemos si hace falta
un lenguaje exento de soberbia,
un portento de luz,
una acción en potencia.
Hoy, en su esencia de día,
debe hacerse un destello
que reviente las máscaras, los augurios ;
nuestras palabras serán actos por ser flores :
la amistad en los bares, las risas,
los poemas a cuatro manos,
la inquietud solidaria y el recuerdo del otro.
Quiero creer
que lo que hoy parece tenue e imposible,
esa palabra que sólo sabe ser semilla,
llenará páginas y calles y distancias,
sobrepasando vértices y olvidos :
será un fruto que colme nuestra espera
si caminamos juntos
erigiendo verbos sin mayúsculas, concretos, necesarios.


mercredi 27 mai 2020

NOTES DE LECTURE XXII: MARLENE TISSOT "UN JOUR, J'AI PAS DORMI DE LA NUIT"

Le recueil, écrit à la première personne, est une tentative ratée de poétiser l'insomnie qui s'éloigne clairement de toute vision romantique des nuits blanches. Il s'agit plutôt d'un ensemble de réflexions autour de la routine, de la place que l'on occupe dans le monde et de la lassitude de l'existence. Pour y remédier, dans les premiers poèmes, Marlène Tissot nous explique qu'il faut retrouver les sentiments et oser leur redonner une place prépondérante

Il n'y a pas de formule magique
juste l'émotion à entretenir coûte que coûte

afin de ne plus considérer notre vie comme une compétition perpétuelle qui ne mène que vers l'absurde.

En parlant des sentiments, on ne se réfère pas seulement à l'amour, car face aux règles complexes de celui-ci et à son instabilité, la permanence des éléments (les nuages, les étoiles, le silence) semble au début prévaloir sur notre insignifiance. Il s'agit, tout au long des 62 poèmes, de trouver des repères car l'auteure est perdue dans ce temps de l'éveil artificiel. Les heures avancent sans moi et tout peut s'écrouler sous le poids d'un seul mot. Devant cette fragilité, il y a certes des tentatives pour faire appel à l'autre
alors tends-moi encore la main
même si j'ai peur de la prendre

mais le souci, finalement, consiste à être soi-même sans jouer un rôle et à faire face au rire moqueur des autres, qui jugent sans cesse tous ceux qui ressent trop fort, qui parlent trop fort, qui sont trop sincères dans leur bonheur comme dans leur malaise.

Quel est alors le juste milieu, l'intervalle étroit entre le tout et le rien nécessaire pour être accepté et pour s'accepter soi-même ? Voici la question essentielle de ce livre poignant, douloureux, d'une grande intensité. Dans la recherche d'un point d'ancrage, on constate l'insatisfaction face à un monde creux et absurde, où la technologie ne fait qu'accroître la vacuité du présent. Et pourtant, la poète ne se permet pas de regarder vers l'avenir pour entamer une fuite éventuelle, car notre seul futur, c'est le présent. Quel refuge trouver alors, puisque rien ne semble sûr ? Certaines propositions surgissent tout au long de la quête que révèlent les poèmes :
-l'imposture : une stratégie efficace / quand être soi devient insupportable
-le choix de la facilité, pour participer au mouvement / se faire à l'idée d'être un vaut-rien
-la créativité, qui s'affirme comme un nécessaire contrepoids devant la banalité d'une société aliénante
-le silence pour réinventer les choses et aspirer à une hypothétique paix des méninges. On peut toutefois se rendre compte à plusieurs reprises que le silence peut être aussi une rage que l'on retient.
Un jour, j’ai pas dormi de la nuit par Tissot

Malgré tout le recueil, né autour de l'anxiété et du mal de vivre, nous laisse voir qu'il y a de l'espoir, même minime, car il faut
recracher l'amertume
ne garder que le noyau d'une saveur

Et, somme toute, l'amour s'inscrit dans cette envie de continuer à vivre, ou plutôt, l'attente de l'amour et des moments positifs où l'on saurait que tout a valu la peine, même si on a toujours peur :
on ne cherche pas trop, non plus, c'est risqué
imagine, si par malheur on parvenait à être heureux

Marlène Tissot ne propose pas de réponses toutes faites. Son style fuit tout classicisme, elle emmerde la métrique des rimes et la frime lyrique, mais Un jour, j'ai pas dormi de la nuit est cependant construit de façon rigoureuse, avec une structure précise et équilibrée de chaque poème : quatre strophes à chaque fois : les strophes un et trois -avec le même nombre de vers - commencent par le vers qui donne son titre au livre, tel un miroir, une cantilène ou un écho. Les strophes deux et quatre ont aussi une construction parallèle quand au nombre de vers, et constituent un corollaire, un commentaire ou un approfondissement de la réflexion poétique. Le langage direct et évocateur s'appuie souvent sur d'intéressants jeux de mots (les moissonneuses boiteuses, je sais quand il est leurre, les fenêtres sur cœur...) qui montrent le souhait de l'auteure de tisser un monde poétique et personnel fait de rapports nouveaux aux choses, aux autres, au langage et, qui sait, à soi-même. Autant d'éléments qui font de ce livre un véritable coup de poing.

Marlène Tissot, Un jour, j'ai pas dormi de la nuit, La boucherie littéraire, 2018

samedi 23 mai 2020

TRADUCCIONES: CAROLE CARCILLO MESROBIAN

https://www.piranhamx.club/index.php/quienes-somos-2/ventana-francesa/item/1013-carole-carcillo-mesrobian-traduccion-de-miguel-angel-real


Parfois
au gré des vents
d’ici
avalés par ton sang
par tes âges tes lèvres qui ne se cabrent plus sous la pente du souffle
tu marches

Le chemin de halage
t’enlise
sous l’épave d’un nom
l’épreuve du sable creux au boudoir des mondes
emprunte une quiétude poussive
qu’amenuise l’ennui

La distance de ton front à le terre
est cette démesure 
au regard des hommes
cette insistance ronde comme une nuit sans aube
à abjurer ta peur
bouche épaisse de vie
dans le bruit de ton corps
comme un soldat ferreux
dans la rouille du feu

Mais les champs recommencent
sur la plaie de la terre
et recommenceront

Dans le froid de ta chair s’épouse encore l’oubli




A veces
a merced de los vientos
de aquí
tragados por tu sangre
por tus edades tus labios que ya no se encabritan bajo la pendiente del aliento
caminas

El camino de sirga
te estanca
bajo el pecio de un nombre
la prueba de arena hueca en el tocador de los mundos
toma prestada una quietud positiva
que disminuye el tedio

La distancia de tu frente a la tierra
es esta desmesura
en la mirada de los hombres
esta insistencia redonda como una noche sin alba
para abjurar de tu miedo
boca espesa de vida
en el ruido de tu cuerpo
como un soldado ferroso
en el óxido del fuego

Pero los campos recomienzan
sobre la llaga de la tierra
y recomenzarán

En el frío de tu carne aún se desposa el olvido





Je panse la louve noire
on m’a vue ramasser
le pan des lunes sur les lacs
et me vêtir de tes paroles

On ne m’a jamais sue
comme ta bouche me nomme
tisser le fil chenu des chevelures
démesurées
portes du marécage
veineux de joncs

Je cherche la potence du monde
démunie des arcanes spectaculaires
des croyances
j’appelle ton front contre mon front
dans la poussière mutique
de nos âmes

Souviens-toi
des paroles du temps
son langage est la gangue des bouches
assoiffées de puissance

Nous nous sommes épelés
sur l’aura des béances
d’une transe elliptique
dans un murmure éteint
l’Aleph était notre ange

Viendras-tu me chercher
il n’y a plus d’automne capable de tomber
les feuilles de ma peine
Viendras-tu me chercher



Consuelo a la loba negra
me vieron recoger
el jirón de las lunas en los lagos
y vestirme con tus palabras

Nunca supieron de mí
como tu boca me nombra
tejer el hilo cano de los cabellos
desmesurados
puertas de la ciénaga
venosa de juncos

Busco la horca del mundo
desprovista de los espectaculares arcanos
de las creencias
llamo a tu frente contra mi frente
en el polvo mudo
de nuestras almas

Acuérdate
de las palabras del tiempo
su lenguaje es la ganga de las bocas
sedientas de potencia

Nos deletreamos
en el aura abierta
de un trance elíptico
en un apagado murmullo
el Aleph era nuestro ángel

¿Vendrás a buscarme ?
ya no hay otoño capaz de derramar
las hojas de mi pena
¿Vendrás a buscarme ?







Octobre
comme déjà
les gravats sentent gris comme un banc de baleines échouées par la pluie
ça git sous la fumée 
traîne pestilentielle de lueur à moi-même
et ni père ni mère
n’ont enclos ma distance
je suis de ce voyage
comme un aller perdu


Descendre jusqu’au fleuve
peut-être où oublier
le tablier d’absences qui empèse ma robe
et regarder aller sa splendeur rugueuse


Le sais-tu souviens-toi
toi qui habites enfin le sursis des montagnes
que nos frères sont là les matins de croyances
escamotés de peur pour couper sous la peau 
les soieries de l’enfance


Toi qui ne t’agenouilles qu’au-devant de ta nuit
mon parfum ma mémoire
te diront ma venue
tu sauras mon visage comme on lit dans le noir
l’énigme de l’oubli


J'espère que tu m'attends 
si peu même parfois
comme un présent 
munificent
j'espère que tu m'attends



Octubre
y ya
los escombros huelen a gris como un banco de ballenas varadas por la lluvia
yace bajo el humo
rastro pestilente de brillo a mí misma
y ni padre ni madre
han cercado mi distancia
soy de ese viaje
como una ida perdida

Bajar hasta el río
tal vez donde olvidar
el mandil de ausencias que almidona mi vestido
y ver discurrir su esplendor rugoso

¿Lo sabes ? Recuerda
tú que habitas por fin el plazo de las montañas
que nuestros hermanos están ahí en las mañanas de las creencias
escamoteados de miedo para cortar bajo la piel
las sedas de la infancia

Tú que sólo te arrodillas ante tu noche
mi perfume mi memoria
te anunciarán mi venida
sabrás de mi rostro como se lee en las sombras
el enigma del olvido

Espero que me aguardas
muy poco incluso a veces
como un presente
munífico
espero que me aguardas

Extractos inéditos de Octobre, escrito con Alain Brissiaud


dimanche 10 mai 2020

UNOS POEMAS EN LA REVISTA PERUANA SANTA RABIA

Muchas gracias a Elí urbina por la publicación en su revista Santa Rabia de algunos de mis poemas

https://www.piranhamx.club/index.php/pages/la-estancia-del-escriba-2/item/1011-remei-gonzalez-manzanero-traduit-par-miguel-angel-real?fbclid=IwAR3RRuoffasrqMZdvJ2KzMJfsUcRJrC0p5OgARyvkeAs7A-jU0jztufq4Ic




© Fotografía: Inés Real.

Santa Rabia Magazine presenta 5 poemas inéditos del poeta español Miguel Ángel Real. (Valladolid, 1965).
 

No podemos esculpir la luz:
es ella la artesana,
la que pone a prueba siempre
la maleabilidad de nuestras almas
(es decir, su esencia).
Y vence cada vez,
y nos muestra lo evidente
un día y otro día,
y construye en cada recoveco
las claras esperanzas
que uno tiende a olvidar.
Y nos obliga a ser
tan obstinados como ella,
que nunca es pregunta sino viaje y hallazgo.


**
 

Atribuimos a las sombras la virtud del silencio
porque son como un doble sin ansias,
más tranquilo, despojado de obligaciones,
cuya única tarea es seguir nuestros gestos.
Tal vez sean ellas la quietud que no sabemos ser,
la proyección de nuestras desazones
sobre un plano constantemente nuevo
de una negrura no siniestra:
un simple negativo que no pide nada
y que nada dice de nosotros,
como un descanso perfecto
al que quisiéramos parecernos a veces.


**


Hay calidad de recuerdo en los días con sol,
incluso cuando el tiempo se borra en un pasmo imposible.
La infancia zurcida de sueños es un eco tranquilo de presagios:
la corteza de un árbol que el devenir agrieta,
pero sin rencores, a sabiendas
de que de nada sirve pensar que se fue otro.
Sabiduría en brotes que no imaginaron nunca estos silencios
y que fueron alegrías serenas por ver el mundo, sin embargo.


**


Yo solo vivo en los viajes
porque me ofrecen un presente sin contornos
que nada le debe a los días por venir.
Yo solo vivo si un paso
encuentra su razón al crear un camino
-machadianamente-
y si las sombras son esbozos, no certezas.
Me refugio en calles nuevas, sin ángulos,
en los planos que se vuelven valiosos manuscritos,
que intento descifrar con el afán de un niño eterno
y no creo en las horas que pasan
sin dejar una huella en la memoria.


**


El poeta es un hombre como todos.
Nicanor Parra
 
Ser poeta es aprender a ser más claro,
saber cuál es la esencia de las espigas
y olvidar las montañas escarpadas
y las estadísticas.
Las ciudades se callan
pero en las palabras que hoy faltan
hay un germen de revoluciones que abonar,
un esmero de luz, de agua, una exigencia,
una justicia para esa inmensa mayoría
heredera de las voces de los poetas transparentes.
Y ser justo es soñar siempre
con los caminos que las palabras recorren
y no inquietarse si hoy los ecos son tenues:
somos piedras
y el calor del poema
nos hará, un día, lava.

MES TRADUCTIONS: REMEI GONZALEZ MANZANERO

https://www.piranhamx.club/index.php/pages/la-estancia-del-escriba-2/item/1011-remei-gonzalez-manzanero-traduit-par-miguel-angel-real?fbclid=IwAR3RRuoffasrqMZdvJ2KzMJfsUcRJrC0p5OgARyvkeAs7A-jU0jztufq4Ic

Reseña de DESVESTIR EL CUERPO, de Jesús Cárdenas

 Jesús Cárdenas, Desvestir el cuerpo, Lastura 2023 ¿Qué son las palabras ? ¿Y si no dan más de sí ? Estas inquietudes, propias de un escri...