samedi 28 décembre 2019

Liberoamérica


Algunos de mis poemas del proyecto "Variaciones sobre los reflejos", publicados en Liberoamérica.


https://liberoamerica.com/2019/12/28/que-la-vida-iba-en-serio-poetas-contemporaneos-espanoles-miguel-angel-real/?fbclid=IwAR1RHMca2d1QiZJMUBrp6brObnVFljG3Dom8qLV_QNF0gLEA6E7OUCBdS7Y


Fotografías Copyright Gema Albornoz


SUENA A LO LEJOS
un despertar de fábricas,
un zumbido de imanes,
una riada inminente de espigas,
la catarata de páginas que no escribimos juntos;
suena el martillo que forjamos
sobre las costras de heridas infantiles,
suena la casa descentrada en ruina
y no hay campanas, no hay bronce,
sólo un frío soplar de tizones
cuando imagino que hago añicos los espejos.

 


 APRENDÍ LA ESCRITURA DEMÓTICA COMO SI NADA.
Descifré erosionados epígrafes sobre las estelas
que bordeaban las calzadas romanas.
Leí los astutos signos de los escribas egipcios,
la caligrafía de vaivenes en azulejos andaluces
y al volver a casa, una tarde cualquiera,
después de quitarme una inexpresiva corbata,
no conseguí verme en el espejo.









VEO MI ROSTRO DEFORME
en el reflejo de la taza
y escribo este poema con un estilete
que me sirve otras veces
para perforar naranjas
y sabe grabar puestas de sol sobre el zinc,
atravesarte los oídos hasta el grito,
o tatuarte dolorosas lunas invisibles en las pupilas.
Y que se rompe en el engaño
de decirte las cosas como son.


ESPERÉ DEMASIADO, ME HICE MINERAL
sin brillo ni masa ni potencia;
fui estatua de sal
pero sin dios, por mi propio deseo.
Y ahora pasa un camión y me aboca
en el húmedo roce de sus ejes
a la ceguera que me impongo ante tu rostro.








RESPIRAR POR NO GRITAR, PEDIRLE CALMA AL PECHO
para que olvide sendas y rocas:
amordazar palabras en serenidad fingida
y negarles su historia para inventarse luces.
Siempre al acecho de un rictus: vigilante
de horas, artífice de excusas y órbitas
huecas y expertas que alimentan los hijos
con sus pasos, heredados mas libres.
Soy el dueño de las perspectivas que yo mismo impongo
en un paisaje sin equilibrios ni mesetas:
un capricho de siluetas zigzaguea en los callejones
formando sombras a las que niego el aire.
Aquí estoy, censurando alientos y mensajes,
encumbrando lecturas que no hice, explicando
a mis pulmones que vendrán otras horas
en las que paciencia y sentido serán héroes
y donde los secretos del barro llenarán suelas
que pisen ganas en caminos más ciertos.


PASEAN ESPEJISMOS DE ALACRANES
entre las briznas de las bombillas
asustando tan solo a las verdaderas arañas
y me golpeo inmóvil contra mi propia cara
al contemplar el tiempo que no quise.




samedi 7 décembre 2019

Chronique de "Comme un dé rond", par Régis Nivelle

 Article publié dans le blog littéraire "Lithoral" de Régis Nivelle


Contre l’absurde, il faut chanter. Car conjurer l’absurde vaut toujours mieux que de s’y habituer. Parce qu’il existe une sorte de totalitarisme de la pensée – et par conséquent une sorte de totalitarisme de l’agir normatif dans les rapports que nous entretenons avec ce qu’il est convenu de nommer la réalité -, la révolte, qu’elle soit poétique ou d’une autre nature, est de toute évidence un appel à faire naître une autre façon d’être au monde. N’y a-t-il pas urgence en effet à sortir de l’entre-soi, à repousser les « formes » qui s’imposent ou que l’on s’impose, à questionner les apparences, à passer outre nos limites, à trahir nos « territorialisations », nos schémas intellectuels et utilitaristes ? N’y a-t-il pas dans l’art la possibilité d’éprouver notre rapport au monde, de retrouver l’usage des facultés de perception dont nous sommes porteurs ?
Le langage peut servir à ça. Expérimenter le langage pour questionner ce que nous prenons pour des formes et dont le sens nous échappe. Pressentir -consciemment ou inconsciemment- (peu importe après tout) que derrière la trace, l’invisible nous informe, qu’il n’y a pas de formes mais des durées, des poussées de percepts intuitifs ; des avancements de joies.
« il n’y a pas d’autre musique que celle des lichens » Ecrire n’est pas d’écrire, ni même représenter. C’est dessiner l’enfance, une mémoire inscrite dans toute chose ; c’est chanter jusqu’à supprimer l’œuvre.
Celui qui sait voir sait écrire. Et l’œil a beau glisser comme un « dé rond » sur les surfaces, ou être « devenu sel », c’est l’âme qui regarde des apparences ce qui tremble et qui est, permettant au langage d’établir des ponts entre le « réel » et ce qu’il est d’usage de qualifier de « rêve ». Le voile alors se déchire et s’ouvre sur une forêt d’échos, un labyrinthe de couleurs de sons et d’odeurs. Ici c’est bien au tour du lecteur-promeneur d’entendre et de voir à travers les analogies et les métamorphoses ce qui contraint le poète-chaman de « remonter le courant avec des rames cassantes comme des ailes » ou de se tenir « debout sur des nénuphars marins en quête de souvenirs perdus ».
Car c’est souvent comme ça que se passe. Révolte, questionnements et désillusions sont nombreux « Autant de joutes. Autant de nuits que d’insomnies » « Rien n’a de contours sauf l’attente » tant il est difficile de trouver du sens à un héritage parfois encombré ou torturant.
Mais écrire c’est également penser la mer lorsque la distance ne nous permet pas de la toucher ou de la voir. Et n’est-ce pas précisément cela que d’être au monde dans cette distance qui nous sépare de ce que l’on ne voit pas mais que l’on sait exister ? Ce qui fait sens se trouve donc peut-être dans cette relation nomade entre penser et être dans une information se tenant à la fois en soi et hors de soi. Serait-ce une intention que d’être au monde, et la vie elle-même pourrait-elle résulter d’une volonté ? Quand et comment entrerons-nous en conscience dans l’unité en tant que créateurs du monde?
Ainsi, c’est tout de même bien ancré dans notre réalité – dont le principe est malheureusement hélas fréquemment nié, puisqu’on lui conteste partout ou presque sa part gazeuse, numineuse, sublime – qu’il faut continuer intérieurement, très confidentiellement, mais avec application à danser et chanter le monde pour lui-même, pour ce qu’il est ; une partie de nous.
Je dis avec application, car la condition pour être le danseur de son propre chant requiert un engagement personnel et total, un vrai retournement vers soi, sinon on s’emmêle vite les pinceaux. Il ne suffit évidemment pas de passer d’une « constellation » à une autre, et de se parer de ce qu’elles disséminent, pour se faire soi-même pulvérulence, rhapsodie ou être reconnu comme poète.  Franchir le seuil du sens commun, puis régler son chant, son pas, à la tension, à la rigueur de cette recherche, de cet enfoncement, c’est entrer peu à peu dans la conscience ; le palais de notre propre matrice.
Obéir, au sens commun du terme, n’est rien. Il suffit de hocher la tête pour qu’on vous laisse tranquille.  Mais être libre d’obéir à la danse et au chant, c’est être à sa juste place.
Et Miguel Ángel Real, que je salue, est dans son chant, à sa juste place.

COMME UN DÉ ROND
Traduit de l’espagnol par l’auteur et par Florence Real
Éditions Sémaphore.
Collection Arcane

LECTURE POETIQUE


Un extrait de notre lecture de "Comme un dé rond" à la maison de la Poésie de Quimperlé

Reseña de DESVESTIR EL CUERPO, de Jesús Cárdenas

 Jesús Cárdenas, Desvestir el cuerpo, Lastura 2023 ¿Qué son las palabras ? ¿Y si no dan más de sí ? Estas inquietudes, propias de un escri...