https://www.piranhamx.club/index.php/quienes-somos-2/ventana-francesa/item/877-louis-bertholom-poemas-de-paroles-pour-les-silences-a-venir-ed-sauvages-2015-traduccion-de-miguel-angel-real?fbclid=IwAR26DYC3TdBVRMKKjLqwL02MhLrQqXqnOmP71Ar_LhmXyRWEDoGuuNsMPV0
LOUIS BERTHOLOM
Poemas de “Paroles pour les silences à venir”, Ed. Sauvages, 2015
Traducción de Miguel Ángel Real
La grande fenêtre
A Bruno Geneste
La poésie traîne dans le ciel,
chaque aube une métaphore,
chaque crépuscule une abstraction
dans le silence.
La grande fenêtre,
de ses rideaux de nuages,
ses vitres de vent,
dessine des songes embués
qui tournent comme les pages
d'un illustré bariolé à n'en plus finir
de peindre le temps qui passe.
On pénètre une toile de Soulages
dans la nuit sans lune
quand le ciel se charge
du store épais
que chante l'effraie.
Dans les périodes bleues
du peintre céleste
n'avons-nous pas le cœur à l'églogue
aux messes des cigales ?
Sous un toit infini
à la lucarne ouverte,
les mots, les notes
d'un dictionnaire sans reliure
pleuvent en semant ses pages.
Langage qui nous vient
de la grande béance
tantôt de larmes,
tantôt de fleurs blanches,
mais aussi de feu violent
à tourner les chapitres
de lectures vives, lentes,
à effacer les phrases
de sa gomme érosive.
La mansarde transparente,
aube, crépuscule,
azur, étoiles
d'une fenêtre cinétique,
voûte lointaine
où naît le rêve
aux parfums de liberté.
Quimper, le 24 janvier 2015.
EL VENTANAL
A Bruno Geneste
La poesía se arrastra por el cielo,
cada amanecer una metáfora,
cada crepúsculo una abstracción
en el silencio.
El ventanal,
con sus cortinas de nubes,
sus cristales de viento,
dibuja sueños empañados
que giran como las páginas
de una revista de interminables colores
que pinta el tiempo que pasa.
Penetramos un lienzo de Soulages
en la noche sin luna
cuando el cielo se llena
con la persiana espesa
que canta la lechuza.
En los períodos azules
del pintor celeste
¿no se nos va el corazón hacia la égloga,
hacia las misas de las cigarras?
Bajo un techo infinito
con el tragaluz abierto,
las palabras, las notas
de un diccionario sin encuadernar
llueven sembrando sus páginas.
Lenguaje que nos llega
de la gran hendidura
unas veces de lágrimas
otras de flores blancas,
o aun de fuego violento
para pasar los capítulos
de las lecturas vivas, lentas,
para borrar las frases
con su goma erosiva.
La buhardilla transparente,
amanecer, crepúsculo,
azul, estrellas
de una ventana cinética,
bóveda lejana
donde nace el sueño
con aromas de libertad.
Quimper, 24 de enero de 2015
Comme la flamme
L 'amour c 'est la dépendance
de l'indépendance.
Georges Perros
Je me tiens droit comme la flamme
happe l'oxygène de l'amour
dans sa lumière tremblée
que le vent des pensées abreuve.
Je ris jaune et bleu
quand se consume l'instant
à la braise de la vie
d'une éphémère lumière.
Je danse, je brûle dans l'attente
de boire à la source
le fruit de la vie
qui nous prolonge comme
la flamme de la flamme,
dans les draps de la nuit,
devient la lampe
des instants éternels.
La vie est une soif renouvelée
par la fin où reposent les désirs
avec le clin d'oeil des étoiles,
la mémoire des éclairs
dans la foudre des âmes
qui embrasse les moments fébriles
pour que l'ombre soit une fête
à l'aurore divin des partages.
Quimper, décembre 2013
COMO LA LLAMA
L'amour c'est la dépendance
de l'indépendance
Georges Perros
Me mantengo erguido como la llama
se traga el oxígeno del amor
con su luz temblada
que el viento de los pensamientos abreva.
Tengo una risa desganada y azul
cuando se consume el instante
ante el ascua de la vida
de una efímera luz.
Bailo, me quemo en la espera
de beber en la fuente
el fruto de la vida
que nos prolonga como
la llama de la llama,
en las sábanas de la noche,
se convierte en lámpara
de instantes eternos.
La vida es una sed renovada
por el fin donde descansan los deseos
con el guiño de las estrellas,
la memoria de los relámpagos
en el rayo de las almas
que abraza los momentos febriles
para que la sombra sea una fiesta
en la aurora divina del compartir.
Quimper, diciembre de 2013
L'usure
Le temps s'achemine dans les veines,
traverse le corps,
brise douce, eau étale
qui hésite à quitter le lit
de ses ruminations.
Le temps, notion abstraite
que chacun évalue selon son usure,
relative à chaque vitesse de l'âge.
Le papillon s'essoufflera en quelques jours
pour se diluer dans la poussière.
La pierre semble éternelle,
nous ne sommes pas à l'échelle
de son apparente permanence.
L'âge est la mesure fixée par l'homme,
une jauge de l'existence
jusqu'à l'épuisement fmal
sous le ciel recommencé.
Distorsion des jours, des mois
à l'automne de la vie
quand s'accélère inexorablement
notre passage animé,
loyer de présence,
bail qui s'achève au dernier souffle.
L'absence ouvre une autre porte
dans le prolongement d'un nouveau voyage
qui ne s'usera qu'avec
la mort des étoiles.
Quimper, le 23 octobre 2014.
DESGASTE
El tiempo se encamina por las venas,
atraviesa el cuerpo,
brisa suave, agua inmóvil
que duda en dejar el cauce
de sus rumias.
El tiempo, noción abstracta
que cada uno valora según su desgaste,
relativo a cada ritmo de la edad.
La mariposa se ahogará en unos días
para diluirse en el polvo.
La piedra parece eterna,
no estamos hechos a escala
de su aparente permanencia.
La edad es la medida que el hombre fija,
un indicador de la existencia
hasta el agotamiento final
bajo el cielo recomenzado.
Distorsión de los días, de los meses
en el otoño de la vida
cuando se acelera inexorable
nuestro paso animado,
alquiler de presencia,
contrato que termina con el último aliento.
La ausencia abre otra puerta
en la prolongación de un nuevo viaje
que solo se desgastará con
la muerte de las estrellas.
Quimper, 23 de octubre de 2014
Avec Tomas Tranströmer
Dans le silence
la blancheur froide
de pure Baltique
oiseau au regard perçant
qui va, traversant
loin des horloges
des boussoles
des vacarmes du monde
savourer l'aphasie
d'un verbe nouveau,
tâter le nerf des brumes
jusqu'à l'autre rive
d'une Suède de l'esprit
de la mémoire des runes
au dédale des îles,
des vents aveugles
et la terre et la mer
de Tomas Tranströmer...
Quimper, le 28 mars 2015, jour même où j'apprends par
la presse le décès de Tomas Tranströmer.
CON TOMAS TRANSTRŐMER
En el silencio
la blancura fría
de puro Báltico
pájaro de mirada penetrante
que va, atravesando
lejos de los relojes
de las brújulas
de los estrépitos del mundo
a saborear la afasia
de un verbo nuevo,
a palpar el nervio de las brumas
hasta la otra orilla
de una Suecia de la mente
de la memoria de las runas
en el dédalo de las islas,
de los vientos ciegos
y la tierra y el mar
de Tomas Tranströmer...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire