vendredi 18 janvier 2019

ALVARO CAMPOS TRADUCIDO AL FRANCES EN LA PIRAÑA

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ÁLVARO CAMPOS SUÁREZ

EL LUSTRO ES MIO 
Traduction de Miguel Ángel Real





JOIE DE VIVRE


Será su perfume, química burguesa
que expele el entendimiento
en densa neblina sobre el être.

O quizá la hoja verde
que afeita sus pesares a diario
y propicia la ataraxia al errante.

El acicalado Hombre de los Mil Viajes
se abanica la tez adusta
mientras observa al limpiabotas
sacar lustre a sus zapatos.

<<¿Para cuándo el brillo natural
de los primeros saltos?>> - se interroga.
Y ríe. Es el espíritu anulado.
Son las ganas de vivir.

(Del cuaderno trENes, Colección Año XIII, 2013)



DEL TIEMPO DIVINO


Vivimos el presente eterno
sin memoria ni porvenir.

La perfección del suizo
embriagado de celeste.

El tempo de Crono,
implacable como el viento suave
que empuja las aguas perdidas
y depura darwinista
la arboleda del primer otoño.

Sólo resta tu amargura.
La mía se diluyó con elegancia
en el pedregal cósmico,
contemplándote…

(Del libro Buda en el Bolshói, Ediciones En Huida, 2014)




CONCIENCIA INCONSCIENTE


En aquel mundo de bombas
informativas, nadie pudo
darse cuenta de que una vida
vale tanto como todas las
muertes de la historia.

(Del libro colectivo Obituario, Fundación Málaga, 2015)





 PROXIMIDAD


Un hombre y una mujer caminan
juntos. En su discurrir, reparan
en detalles similares, salvan
con igual eficacia los distintos
obstáculos, silban la misma canción
que escupen sus auriculares.
Y ríen mucho y a la par.

Casi se diría que están juntos.

(del nº 26 de la revista Hartz, 2016) 




CONTRA CELAYA


Dos mendigos se pelean por un fuego.
No puedo evitar preguntarme
por qué las pavesas y no las armas.

(del nº 8 de la revista Estación Poesía, 2016)




CENA


Una vez me preguntaron
cómo era mi día a día
ahora que al año
no iba a fallecer.

Dos aludían a un mejor
conocimiento de la muerte
y otro sugería
vientos más intensos.

Yo les respondí, pagando
la cuenta de los cuatro
que el hecho de sobrevivir
estaba infravalorado.

(Del nº 7 de la revista Cuaderno Ático, 2016)






LA LLAMADA DE LAS COSAS


Vuelta a aquel hogar de la infancia
ahora casa en el campo
(ya que la familia muere)
pleno de abejas y de sueños
mausoleo de recuerdos
de un blanco arrebatado

Pasa un coche junto a la cancela

Tú también montaste en bicicleta, ¿sabes?
El palo en la aceituna protegía
así la alberca o cuando chico
sentías la llamada de las cosas

[Pero no tenemos llave]

Huir al mirador con la merienda
pisar las caballerizas
(donde nunca viste un caballo)
hola al jardinero a
tus dos años de ojos romos
(¿qué es el recuerdo sino una vida ajena?)
En las tardes y labores no hay concierto
salvo en la orquesta de mi mente
John Wayne al aparato
la olla en la cocina
y el silencio de las siestas
que no quise

Giro al sol y no es solaz
me visto de zapador, busco
las huellas de un niño invisible.
Llego al secreto de sus días

[Pero no tenemos llave]

(de la antología Inter-nautas en la red, Rafael Inglada, 2018)




ÁLVARO CAMPOS SUÁREZ
CINQ ANS À MOI (POÈMES 2013-18)
Traduction de Miguel Ángel Real


JOIE DE VIVRE

C'est peut être son parfum, chimie bourgeoise
qui dégage l'entendement
comme un dense brouillard sur l'être.

Ou peut être la feuille verte
qui rase ses chagrins chaque jour
et favorise l'ataraxie du vagabond.

L'élégant Homme aux Mille Voyages
évente son teint austère
pendant qu'il observe le cireur
faire briller ses chaussures.


<< C'est pour quand l'éclat naturel
des premiers sauts ?>> s'interroge-t-il.
Et il rit. C'est l'esprit annulé.
C'est l'envie de vivre.



DU TEMPS DIVIN

Nous vivons le présent éternel
sans mémoire ni avenir.

La perfection du suisse
enivré de céleste.

Le tempo de Chronos,
implacable comme le vent suave
qui pousse les eaux perdues
et dépure darwiniste
le bosquet du premier automne.

Il reste seulement ton amertume.
La mienne s'est diluée avec élégance
dans la rocaille cosmique,
en te contemplant...


CONSCIENCE INCONSCIENTE

Dans ce monde de bombes
informatives, personne ne put
se rendre compte qu'une vie
vaut autant que toutes les
morts de l'histoire.


PROXIMITE

Un homme et une femme marchent
ensemble. Lors de leur parcours, ils remarquent
des détails similaires, ils franchissent
avec la même efficacité les différents
obstacles, ils sifflent la même chanson
que leurs écouteurs crachent.
Et ils rient beaucoup et en même temps.

On dirait presque qu'ils sont ensemble.


CONTRE CELAYA

Deux mendiants se battent pour un feu.
Je ne peux pas éviter de me demander
pourquoi les flammèches et pas les armes.




DINER

Une fois on me demanda
comment était mon quotidien
puisqu'au bout d'un an
je n'allais pas mourir.

Deux faisaient allusion à une meilleure
connaissance de la mort
et un autre suggérait
des vents plus intenses.

Je leur répondis, en payant
l'addition de tous les quatre
que le fait de survivre
était sous-estimé


L'APPEL DES CHOSES

Retour à ce foyer de l'enfance
à présent maison de campagne
(puisque la famille meurt)
rempli d'abeilles et de rêves
mausolée de souvenirs
d'un blanc arraché

Une voiture passe près de la grille

Toi aussi tu as fait du vélo, tu sais ?
Le bâton dans l'olive protégeait
ainsi le bassin ou quand, enfant,
tu sentais l'appel des choses.

[Mais nous n'avons pas la clé]

Fuir vers le balcon avec le goûter
fouler les écuries
(où jamais tu ne vis un cheval)
saluer le jardinier pour
tes deux ans aux yeux émoussés
(qu'est-ce le souvenir sauf une vie d'autrui?)

Les après-midi pendant les travaux pas de concert
sauf dans l'orchestre de mon esprit
John Wayne à l'appareil
la marmite dans la cuisine
et le silence des siestes
que je n'ai pas voulu

Je tourne au soleil, pas de loisir,
je m'habille en sapeur, je cherche
les traces d'un enfant invisible.
J'atteins le secret de ses jours

[Mais nous n'avons pas la clé]


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