ROSES ET FRÊNE
À Sara Chamón
promesse du toucher qui se fend,
poignet qui trace la possibilité d'une parole,
message en va-et-vient toujours dans l'attente.
Refus du monde dans les lignes enchâssées
pour dépasser tous les miroirs:
création qui palpite dans les yeux qui s'attardent
sur le souffle d'une plante
pour bannir les bannières
et libérer les spectres de la distance.
Atteindre ainsi ceux qui savent
dédoubler leurs traits pour unir leurs destins.
Chaleur, échafaudage, échine
brisée de la patience et l'apparence.
Il suffit d'un geste pour bleuir une rose
qui seule, ne sait pas se détacher de sa corolle,
pour s'enraciner dans la joie qui s'éloigne
des définitions et du faux-jour des doctrines.
Pour balayer l'ambition des êtres monochromes
et rendre éternelle les fugacités végétales.
Faire sombrer les radeaux de racines
et espérer ensemble sur un jardin de palettes.
Alchimiste qui jamais ne dévoile ses mélanges :
alors le monde reste suspendu à ce hasard
que l'on soupire sur l'arc-en-ciel en devenir de la toile.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire